Un peu d’histoire
En un siècle, l’utilisation des malles a beaucoup évolué. Qu’il s’agisse du train, du bateau, de l’avion ou encore de la voiture, elles sont devenues au cours du XXème siècle un indispensable du voyage. De toute taille, de toute forme, avec tous les compartiments possibles et imaginables, les malles étaient la garantie d’une expédition réussie. C’est des traditionnels coffres en bois au capot bombé, souvent associés aux coffres à trésors, que les malles sont nées. Dans les années 1850, le jeune Louis Vuitton observant l’évolution des transports décide de mettre au point les premières malles plates. Partant du constat que les coffres bombés étaient extrêmement encombrants et qu’il était impossible de les empiler, il décide d'aplanir leurs capots de façon à faciliter leurs stockage. C’est la naissance de la malle moderne. Cette malle était alors destinée au voyageur téméraire soucieux d’acquérir un objet d’une grande résistance, grâce à l'extrême solidité des toiles utilisées. Lors de la guerre franco-prussienne de 1871, l’intégralité du stock de la maison Louis Vuitton avait d’ailleurs été subtilisé par l’armée française, très au fait de leur robustesse, afin de les utiliser pour la fabrication des ailes des aéronefs.
Louis Vuitton : la première malle de luxe
La malle de luxe de Louis Vuitton voit le jour en 1876, on la différencie de la malle plate grâce à ses bordures en cuir, ses finitions en laiton, ses fines lattes en hêtre biseautées, ses clous frappés du nom de fabricant, son intérieur doublé de lin ou bien par son couvercle entièrement capitonné d’un sergé de coton beige. Dès lors, la malle devient un moyen d’expression démontrant son appartenance à une classe sociale. Face à l'afflux des commandes et pour différencier une malle d’une autre, les malletiers proposent alors des produits de plus en plus personnalisés pour répondre à des demandes toujours plus pointues. C’est grâce à cette grande souplesse de création que l’on peut retrouver aujourd’hui des malles de chasse avec un compartiment pour le fusil, des malles-canne-à-pêche ou encore des malles-bureau… Une fois la malle acquise, les propriétaires faisaient apposer par les peintres des boutiques ou des ateliers Goyard, Louis Vuitton ou encore Moynat leurs initiales et souvent les couleurs de leur famille. Une technique adoptée par un grand nombre de client pour permettre à leur personnel de différencier leurs malles sur les quais de gare, dans les ports ou dans les luxueux hôtels.
Dans les années 1900, les grooms des hôtels du monde entier apposaient les étiquettes de leurs établissements sur les malles de leurs clients, à des fins publicitaires. Au fil des années, la disposition des étiquettes sur les bagages s’est transformée en un véritable langage entre les différents personnels de l'hôtel, permettant au premier coup d’oeil de connaître la nature du client (généreux, novice, radin…).
Les toiles signatures
C’est dans les années 1870 que le premier motif rayé voit le jour chez Louis Vuitton. Il pouvait notamment être réalisé sur une malle courrier. Une pièce classique permettant de ranger parfaitement ses vêtements lors d’un voyage. Aujourd’hui très recherchée pour sa taille fonctionnelle, elle est utilisée comme table basse, en bout de lit pour ranger les couvertures ou simplement sous une fenêtre comme un véritable meuble décoratif.
Viendront après le motif rayé, la toile damier de Louis Vuitton dans les années 1880, la toile Monogram au pochoir dans les années 1900, puis la toile enduite PVC que l’on connaît à partir des années 1960. À la fin du XIXe siècle, la maison crée sa toile signature, la “goyardine”, et l’expose pour la première fois à l’exposition universelle de 1900. Cette toile est directement inspirée des origines de la famille Goyard. La deuxième guerre mondiale ayant détruit les ateliers de la maison et fait disparaître les artisans et les machines, la complexe fabrication de la toile enduite n’était plus assurée. C’est pourquoi l’on retrouve uniquement de la toile tissée chez Goyard jusque dans les années 1990.
L’arrivée de la malle cabine
A la démocratisation des voyages transatlantiques, les premières malles cabine apparaissent chez les malletiers parisiens. Avec leurs 33 cm de hauteur, elles ont la taille idéale pour se glisser sous le lit des cabines. Leur usage était multiple : pour l’homme, avec des compartiments à chaussures, à cols, à bottes et même à parapluie. Pour dame, avec des compartiments spéciaux pour les bas, les ombrelles, les éventails ou encore les robes crinolines… Ces malles étaient aussi bien organisées qu’une armoire. Ces malles sont aujourd’hui des objets décoratifs de goût, en accumulation, ou déposées comme des valises au bord de canapé ou en bout de lit, le format des malles cabines leur permet de s’exprimer dans n’importe quel intérieur.
Années 1920 : l’indispensable malle à chapeau
Dans les années 1920, les femmes arborant des chapeaux volumineux, les malletiers mettent au point une solution ingénieuse avec une cage rubanée permettant de voyager avec des chapeaux de toutes tailles et de toutes matières en les attachant à l’aide de rubans noués sur la cage. Ces malles de voyage pouvaient contenir jusqu’à 60 chapeaux! La malle à chapeau devient également un indispensable du quotidien des hommes. Les modèles les plus courants comprenaient un compartiment pour accueillir un chapeau melon, un chapeau haut-de-forme, un canotier et une petite casquette. Cet indispensable classique chic a aujourd’hui trouvé une nouvelle utilité. Sa petite taille et sa grande fonctionnalité lui permette de se glisser dans toutes les pièces de la maison : du dressing au salon. Sa forme cubique ou rectangulaire est également idéale pour la transformer en bar d’appoint, en y rangeant de jolies bouteilles : une élégante touche vintage.
Une malle deux-en-un : secrétaire et dressing
La malle secrétaire à linge est probablement l’un des modèles les plus recherchés par les collectionneurs et amateurs de la maison Louis Vuitton. Pièce représentative de l’apogée du luxe des années 1900 et symbole incontesté de la maison, ce modèle est aujourd’hui particulièrement difficile à trouver, en raison de sa production très limitée. A l’intérieur, on retrouve une petite tablette gainée de cuir servant d’écritoire, des emplacements pour les cols, deux tiroirs pour les gants, deux emplacements pour les chapeaux et deux places pour les chemises. Une véritable pièce de collection qui habille à elle seule un intérieur. Sa taille imposante et son Monogram jaune vif attire naturellement l’oeil et séduit les amateurs de beaux objets en quête d’exceptionnel.
Les conseils du spécialiste
Chez Collector Square toutes les malles sont sélectionnées pour leur qualité et leur désirabilité. Elles sont ensuite minutieusement nettoyées dans un atelier spécialisé avant d’être proposées à la vente. Outre leur incontestable qualité décorative, ces pièces d’exception représentent aujourd’hui un véritable investissement. Toujours plus rares, par leur ancienneté et la rareté des pièces en bon état, leur prix ne cessent d’augmenter au fil des années. Acquérir une malle, c’est l’assurance d’un investissement réussi, qu’il s’agisse de modèles classiques, monogrammés, aux finitions cuir ou lozine et aux dimensions standards (courrier, cabine ou chapeaux) mais également des malles plus singulières comme la malle secrétaire.
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